—    Alors, allons-y vite, tel que je suis ! Elle s’en souciera peu... et j’ai trop espéré cet instant...

—    Tu crois ?

Le trajet entre la Bastille et la rue Beautreillis était court. On arrivait. La voiture stoppa devant la maison.

—    Non, ne nous arrêtons pas ! Continuons ! pria Alban.

—    Je pense que ce serait dommage, lit La Reynie. Regarde plutôt !...

Alertée par le pas cadencé des chevaux, Charlotte venait d’apparaître sur le seuil de la maison.

—    Alban ! cria-t-elle.

Il avait déjà sauté à terre et ils s’élancèrent l’un vers l’autre rayonnants d’un bonheur qui les étranglait à demi. L’instant suivant, ils s’étreignaient, perdus dans ce baiser qu’ils n’espéraient plus. Puis il l’enleva dans ses bras, l’emporta dans la maison dont il referma la porte sur eux d’un violent coup de talon...

Resté seul, La Reynie, revenu de sa surprise, se mit à rire:

—    Touche au Châtelet ! cria-t-il au cocher. On n’a plus besoin de nous !

Quelques jours plus tard, Charlotte et Alban étaient mariés et, comme M. Isidore ne voyait pas ce qu’il pouvait faire de mieux, il fit de Mlle Léonie des Courtils de Chavignol une Mme Sainfoin du Bouloy... Bien sûr ils n’eurent pas de progéniture, mais le rôle de futurs grands-parents leur convenait parfaitement...

FIN

Saint-Mandé, novembre 2008

Notes

[1] Le 25 septembre 1683, Madame fut en effet victime d’un accident de chasse heureusement sans gravité.

[2] Cela allait de cinq pieds ( 1,68m ) pour le souverain à quatre pouces ( 11 cm ) pour les maréchaux et les grands dignitaires.

[3]Laissé à l’abandon, il fut démoli  sur  ordre  de  Louis XV. On a bâti dessus… La  gare de Versailles !

[4] Il y resterait jusqu’à sa mort en 1707à l’âge de quatre-vingt-huit ans .

[5]Le duc Charles III de Créqui, après de nombreuses campagnes devint ambassadeur de France à Rome avant d’être gouverneur de Paris. Il mourut trois ans plus tard de  chagrin de n’être plus l’ami du Roi. Louis XVI, sans doute gêné, ne  lui adressait plus la parole.

[6] Le duc Charles III de Créqui, après de nombreuses campagnes, devint ambassadeur de France à Rome avant d’être gouverneur  de Paris. Il mourut trois ans plus tard de chagrin de n’être plus l’ami du Roi. Louis XIV, sans doute gêné, ne lui adressait plus la parole.

[7]  Futur roi Philippe V d’Espagne.

[8] Sidonia de Lenoncourt, marquise de Courcelles, fut longtemps poursuivie par la passion de Louvois. Mal mariée par ailleurs, la jeune femme alternait les séjours dans les couvents et les aventures amoureuses.

[9] Le futur Régent

[10] Si l’on considère ce qu’était la gastronomie au Grand Siècle, ce menu reste  relativement simple et composé de peu de plats. La gourmandise de Louis XIV, qui était un mangeur peu ordinaire,  était pour quelque chose, mais on reste pantois devant la complication de certaines recettes.

[11] Environ 2 mètres.

[12] La ville se hâta de le reconstruire «  en dur ». C’est aujourd’hui le pont Royal.

[13] On appelait ainsi l’épilepsie

[14] Cette chambre n’était pas encore celle que l’on connaît au centre de la cour de Marbre et qui a été si magnifiquement reconstituée. Louis XIV ne l’occupa qu’en 1701.

[15] Voir tome 1 : On a tué la Reine !

[16] Dans l’une de ses lettres à sa tante Sophie, elle n’avait pas hésité à écrire : «  Ce vieux diable de Fagon a tué la Reine afin de laisser le champ libre à la vieille guenipe. »

[17] Elle allait avoir trente-trois ans, douze de moins que Monsieur.

[18] Cette autorisation fut réduite quelques mois plus tard.  Il y avait trop de monde.

[19]Voici un exemple – 3 septembre 1786- de distribution des pavillons. A gauche : au 1, Mmes de Chevreuse et de Gramont ; au 2, Mmes d’Urfé et Dangeau ; au 3, le duc du Maine et le comte de Toulouse ; au 4, MM. De Vendôme et de Livry ; au 5, MM. De Louvois et le Premier médecin ; au 6, le maréchal d’Humières et M. de Cavoye.

A droite : au 1, M.le Duc et M.d’Aumont ; au 2, MM. de la Rochefoucauld et Tilladet ; au 3, MM. le Grand (Ecuyer) et M. de Noailles ; au 4, M. Lassale et le Premier Médecin ; au 5, MM. de la Feuillade et de Fillequier ; au 6, MM. de Duras et de Lorges.

[20] Le cabaret était plus élégant que l’auberge et préfigurait le restaurant.

[21] Actuelle place des Vosges

[22] 2,7 cm

[23] Par exemple, celui de l’homme au masque (de fer).

[24] Dix mètres